Historique du Gîte de Pérols

Depuis plus de six siècles,

Pérols, domine Livinhac et veille sur la vallée…

L'histoire de cette belle bâtisse remonte au moins jusqu'au XIVème siècle. Pour sauver son âme, rapporte la légende orale, sa propriétaire en fit au cœur de ce siècle don à l'abbaye de Conques qui, depuis l'an mil et pour quelques siècles encore, rayonne en Rouergue. Avec Pérols, la vieille demoiselle fit aussi don du port de Livinhac. C'est le premier lien que l'histoire tisse entre la maison et la rivière… Le premier lien connu.

Les ans et les siècles passent. La maison et ses terres se retrouvent propriété de la comtesse de Pérols dont on ignore à peu près tout.

Ce n'est en 1860 que débute l'histoire « moderne » du site. Cette année-là, Jean Cabridens, métayer du château et du moulin de Marcenac, se marie. Dans la corbeille, il trouve Pérols. Quittant les bords de la rivière, il s'installe sur les coteaux ensoleillés qui regardent la vallée, et cultive le chanvre. On dit que c'est une production qui permet de nourrir sa famille. Cela s'avérera vrai. Mais le chanvre permet surtout de beaucoup travailler.

Le pont de Livinhac Le Haut

D'ailleurs, à Pérols, on a toujours beaucoup travaillé. Le fils de Jean, arrière grand père de Christine, l'actuelle maîtresse de maison, prendra la suite. Au chanvre il ajoute la production d'ail et, avec ses deux fils, il aménage des terrasses, plante des fruitiers, de la vigne, produit des fraises, met son vin en barrique.

Tout autour du clocher de Livinhac, dès que le regard accrochait les coteaux, l'œil mesurait alors le travail de l'homme. Partout des terrasses plantées de fruitiers et de vignes. Partout des fleurs et des fruits. Si vous demandez à la propriétaire des lieux, elle vous montrera dans la cave de Pérols cette belle collection de vieux poêles que le fils de Jean Cabridens, et ses deux enfants, alignaient dans les travers, entre les troncs des fruitiers ou les rangées de vigne pour éviter les gelées de printemps, les plus meurtrières.

Nous voici dans la deuxième moitié du siècle précédent. Les années « 70 » marquent le déclin des productions fruitières et le décès du père précipitent les choses.

Mais Pérols, ce n'est pas un hasard, reste dans la famille. C'est Christine, représentante de la cinquième génération, qui reprend la terre et la maison. Une terre qui demande beaucoup de main d'œuvre mais ne peut plus nourrir la famille. Alors on arrache les vignes et les fruitiers et on installe quelques vaches, pour la viande.

A Decazeville, dans le grand bassin industriel voisin à l'activité intense, il faut nourrir des milliers de bouches. De Pérols partiront pour les Economats, ces coopératives d'épicerie très à la mode en milieu ouvrier, du lait, quelques produits de la ferme, mais surtout des tonnes d'ail indispensables à la cuisine particulièrement variée que concocte cette population cosmopolite venue de l'Europe entière chercher et trouver du travail dans les mines…

Ce n'est pas la fortune, loin s'en faut. Mais cette génération qui a connu la guerre se contente de peu. En Rouergue comme ailleurs, à Livinhac et à Pérols en particulier, le travail tient lieu de viatique et le bonheur tient chaud. Ici, on a certes toujours beaucoup travaillé. Mais on a aussi été heureux, simplement heureux à travers les époques. C'est ce bonheur, cette douceur de vivre en pays de cocagne que l'on vous invite à partager car Pérols est terre de partage.

Pas à pas, pierre après pierre…

Pérols n'est pas une maison ordinaire. Elle n'est pas née grande ! Son cœur a, au contraire, depuis la nuit des temps, battu au rythme de la vie quotidienne. Chaque pièce, si l'on peut dire, mesure le chemin autant que le bonheur, de toute façon permet de comptabiliser l'évolution de la famille de Jean Cabridens.

Quand il arrive, en 1860, la maison ne compte que sa partie centrale. L'étable est dessous. Un évier taillé dans la pierre permet d'imaginer que bêtes et gens voisinaient. Une grange que le temps a transformée en cuisine, était collée à ces pièces. En 1900, sûrement pour satisfaire aux besoins de séchage des aulx, le fils de Jean construit une nouvelle grange, bâtiment de pierre couronné d'ardoises

Après la guerre, le grand-père de Christine construit l'aile gauche. C'est vrai que la famille s'agrandit. Et encore, sur la gauche, une chambre et une salle à fromage.

Pérols a alors son visage définitif, sa voilure d'aujourd'hui.

La bâtisse est belle, solide. Elle inspire confiance, domine son monde, s'accroche aux nuages qui filent le long de la vallée. Elle regarde la rivière de haut et peut se le permettre, ne craignant pas ses colères puisqu'inaccessibles à ses inondations.